Dans le cadre du programme d'investissements d'avenir, le BRGM participe au projet AGREGA, pour l'anticipation et la gestion régionale des ressources en granulats.
2 mars 2018
Logo du projet Agrega, financé par l’ANR

Logo du projet Agrega, financé par l’ANR. 

© ANR Agrega 

L'approvisionnement de la France en granulats naturels est devenu un enjeu majeur des prochaines décennies, en raison de la hausse prévue de la consommation dans le domaine des bâtiments et des travaux publics. Cependant, les estimations en termes de production dans ces domaines annoncent une pénurie dans l'approvisionnement, en raison de l'intensification des contraintes d'urbanisation, ou sur le plan environnemental et sociétal. Pour répondre à cette problématique, la profession s'investit en concertation avec l'Etat et les régions pour renforcer l'utilisation des granulats naturels ou recyclables.

Objectifs du projet 

Dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA), le projet AGREGA (Anticipation et Gestion régionales des Ressources En GranulAts) est lancé par l'Agence nationale de la recherche (ANR) et mené par sept partenaires scientifiques, technologiques, industriels et spécialistes du développement durable, notamment le BRGM, avec pour partenaire ARMINES, l’UNICEM, l’Université de St-Quentin, ANDREIL-GAME, l’IAU et VNF. 

Lancé en 2014 pour une durée de trois ans et demi, le projet a pour objectif d'anticiper des scénarios de répartition géographique des futurs besoins en granulats jusqu'en 2040, et envisager où implanter les futures carrières et centres de recyclage. Cela se traduit par le développement d'un outil de simulation pour aider à la planification des enjeux régionaux en granulats terrestres (schémas des carrières), en granulats secondaires (dans le cadre du plan de prévention et de gestion des déchets BTP) et en granulats marins.

Des jeux de rôles multi-acteurs pour une démarche participative et intégrée 

Afin de développer une méthodologie intégrée, un serious game a été mis en place pour tester la faisabilité de scénarios prospectifs. Cette rencontre permet de rendre compte des pluralités d'opinion et de comportement des acteurs directs (filières de la construction, gestion des déchets, fabricants de matériau...) et indirects (collectivités, associations...) du secteur, pour mieux comprendre les enjeux et améliorer les prises de décision en aval. Le jeu remplit ainsi un objectif scientifique, thématique, logistique et pédagogique. 

À la suite de ce jeu, les paramètres et comportements obtenus sont compilés dans un outil de simulation développé dans le cadre du projet, permettant la manipulation de données plus complexes. À travers ce jeu de rôles, les acteurs de terrain construisent un outil de simulation de scénario qu'ils pourront eux-mêmes utiliser à l'issue du jeu.

L'île-de-France, région pilote 

Accueillant le projet d'aménagement urbain Grand Paris jusqu'en 2030, la région Île-de-France est prise comme application pilote du projet, en sa qualité de premier potentiel français en granulats secondaires et de sa dépendance en ressources vis-à-vis des régions environnantes. 

Cinq sessions ont eu lieu en 2016 et 2017 sur le cas de l'Île-de-France avec les acteurs de la répartition des carrières, les professionnels de terrain de différentes compétences et des étudiants issus de diverses disciplines comme la géologie, les mines et carrières, l’hydrogéologie et l’économie. 

Une étude fine des flux de déchets BTP en région PACA 

Dans la continuité de la démarche d'Agrega et de sa vocation régionale, le travail mené en Ile-de-France a été transposé en région Provence-Alpes-Côte d'Azur avec les acteurs du marché granulats local. 

A partir de données d'enquêtes menées par l’Observatoire Régional des Déchets (ORD) PACA, la Région PACA et le BRGM PACA auprès d’exploitants de la région, un modèle de simulation prospective des flux des déchets inertes de bétons et d’enrobés a été mis au point. Les circuits partent de la commune de production de ces déchets, passent par leurs sites de traitement et de valorisation, et se poursuivent jusqu'à leur commune d’usage (rénovation routière régulière, réaménagement de carrières, ou bien renvoi en installation de stockage de déchets inertes). 

Cette simulation complexe et plus réaliste a été réalisée à une échelle microéconomique, c'est-à-dire au niveau des installations pour les traitements et à celui des communes pour les productions et usages finaux. Elle comprend environ 1400 entités : carrières en réaménagement, centrales d’enrobés, installation de stockage de déchets, exploitants ou groupes d’exploitants, collectivités territoriales de la région. 

L'objectif était d'affiner la compréhension de l’ensemble des circuits de transformation ou d’élimination des déchets du BTP.